Gimdolf_Fleurdelune Immortel-Fondateur
Date d'inscription : 06/11/2004 Nombre de messages : 81100 Age : 50 Localisation : Pays de Montbéliard
Feuille de personnage Personnage historique préféré: Châteaubriand Déteste: la méchanceté, l'hypocrisie, la médiocrité, le populisme et les cons Aime: l'histoire, la littérature, les voyages, la musique, le cinéma et la bière
| Sujet: Le Dernier Départ Ven 21 Déc - 15:12 | |
| Un vieillard contemplait la cime des arbres, dans un parc, solitaire, mélancolique et heureux ;
A travers le feuillage, il admirait la lune, gros disque d'argent qui jouait à cache-cache avec les nuages et qui parfois lui lançait une oeillade complice ;
Et les étoiles encore derrière scintillaient, éclairaient le ciel, comme un grand palais nocturne, au loin une chouette hululait, et les grillons chantaient dans les hautes herbes, c'était une belle nuit d'été se dit le vieillard et pourtant ce soir je vais mourir ...
Mais point de larmes dans son regard ni de voix brisée par l'émotion, juste un sourire discret sur ses lèvres et un visage serein qui ne respirait ni la crainte ni la souffrance, il allait mourir tout simplement au cours d'une belle nuit d'été, il allait achever sa route sur un banc d'un parc municipal, il allait retrouver son épouse qui l'attend depuis quelques années dans un grand champ d'étoiles à nouveau il savait qu'il serrerait son corps et que pour l'éternité tous les deux à jamais seront réunis ;
il attendait ce moment depuis trop longtemps depuis que sur ce lit d'hôpital qui l'avait vue partir il lui avait soufflé de douloureuses paroles d'adieu en fermant d'une main tremblante ses deux yeux déjà vides,
Et maintenant c'était le moment, c'était l'heure il allait enfin partir, à aucun prix il n'aurait voulu manquer ce moment, et les étoiles saluaient son départ la lune lui tendait les bras, les grillons lui chantaient une dernière marche funèbre, le Temps ne comptait déjà plus, seul il pensait seulement au moment irréversible où il franchirait les Portes, les lumières de la ville, les sirènes de police, des ambulances, dans le lointain déjà pour lui ne signifiait plus rien, il n'avait que l'image d'une épouse en robe du soir, les cheveux noués à l'ancienne et l'odeur d'un parfum sucré dans ses narines et il savait qu'il finirait par la rejoindre bientôt et que sous la voûte nocturne ils se rejoindront pour une dernière danse comme aux premières heures de leur rencontre quand ils avaient encore la fraîcheur de leurs vingt ans et l'innocence de la jeunesse, et pour l'éternité ils danseront, et danseront, unis à jamais sous les étoiles, coeurs enlacés, Et au carillon de la vie la Mort sonna l'Heure, cet instant crucial qui n'appartient qu'à chacun Et ce soir là dans un parc de ville, sur un banc solitaire et nostalgique, un vieillard est parti, sur les chemins d’Éternité, pour rejoindre à jamais une femme en robe du soir et sous les étoiles, loin de la réalité et du Temps, ils dansent et dansent encore ... | |
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