Le chemin des étoiles

Le Chemin qui mène aux étoiles...

Ce soir, je regarderais les étoiles...

Comme chaque soir depuis trop longtemps. Combien de temps, combien d'années encore, pourrais-je encore admirer ces petites étincelles dans le profond ciel noir de la nuit ? Combien de temps me reste t-il à vivre ? Un an, un mois, six ou peut-être quelques jours. Il est possible que demain, je ne sois plus là.

Plus rien ne distrait plus mes pensées ni mes songes. Je ne survis désormais plus que par habitude et je me me suis depuis longtemps résigné à mon prochain avenir. Fini aussi tous mes projets de vie, mon travail, ma carrière, mes sentiments. Tout est fini. Et toutes ces femmes que j'aurais pu encore aimer et que je n'aimerais plus jamais.

Je ne connaîtrais pas non plus les aléas du temps et de la vieillesse. Je n'aurais jamais de rides au front. Je n'aurais ni souvenirs ni regrets.

Puisque je vais mourir.

Je vais mourir dans ma chambre, au milieu de mes souvenirs d'enfance. Je vais m'éteindre doucement en regardant les étoiles une dernière fois. Quelques larmes se mettent à glisser sur mes joues. Que c'est bon de pleurer, c'est que l'on est vivant quand on pleure. Ma gorge se serre.

Au fond, je ne suis ni déçu, ni résigné. Je suis dans l'attente. Il y a ce long couloir qui m'attend et là-bas, au fond, mes amies les étoiles. Je ne tarderais plus à les rejoindre. Et je sens déjà la douce caresse de la mort sur mon corps amaigri. Je sens son souffle sur ma nuque. C'est doux comme le miel. Je n'aurais imaginé la mort aussi douce. Comme une mère qui berce son enfant, elle me chante une dernière comptine avant de m'emporter dans ses bras.

Il fait bon. J'ai chaud. Et je n'entends déjà plus rien. Plus rien, que le tintement des étoiles comme autant de grelots. Ils résonnent en moi comme un dernier appel. Ils me jouent ne ultime mélopée d'Amour. Il est temps pour moi de quitter doucement la Terre. Je m'envole, je rejoins les astres.

Bientôt, je serais l'une de ces étoiles et je brillerais au firmament pour guider les voyageurs et les égarés, pour inspirer les poètes et les rêveurs.

Je te dis adieu, ma bonne vieille Terre que j'aimais tant. Tous ces lacs et ces rivières, ces forêts et ces prairies. Pour toi, ma Terre, je brillerais toujours.

Mais si ce n'est pas facile de mourir quand même...

» Une nuit aux étoiles d'argent
» Une Nuit aux Etoiles d'argent
» Il est à toi, le chemin ...
» "LE GRAND CHEMIN" - Jean-Loup HUBERT (1987)