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 Pour mieux la connaître

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MessageSujet: Pour mieux la connaître   Pour mieux la connaître Icon_minitimeJeu 24 Sep - 20:18

Tristan,

Tu lui as dit que ses yeux ne cachent rien d’elle, qu’ils sont impudiques et sages, quémandeurs et bienveillants, tendres et farouches, doux et révoltés, attentifs et rêveurs.
Tu lui as dit que ses yeux parlent un langage complexe, sensible et sensuel, un langage dont les mots silencieux ne peuvent être compris que de ceux qu’elle aime et qui l'aiment.
Tu lui as dit que ses yeux sèment en toi le trouble et le désir.
Tu lui as dit que ton regard est aspiré par son regard, qu’il te permet de voir ce qu’elle voit, de ressentir ce qu’elle ressent.
Tu lui as dit que ton regard est inspiré par son regard, que les roses que tu lui tends n’ont, à travers ses yeux myosotis, ni la couleur ni la texture que tu leur connaissais.
Tu lui as dit que par ses yeux tu perçois un monde inconnu de toi, un monde d’enfant, de femme, de femme-enfant, un monde à la fois lisse et chamarré, torturé et monochrome, charmant et tourmenté, un monde éblouissant de soleil mais encauchemardé par des nuits ensanglantées .
Tu lui as dit que ses yeux ouvrent une issue sur un univers ou les sages et les fous sont les mêmes, ou l’Amour est roi.
Elle t’a supplié d’être celui qui refusera de ne plus rien lire dans ses yeux d’adolescente fragile et rêveuse, d’être celui qui posera à cet instant unique sa main sur ses paupières afin de lui laisser croire que rien, jamais, ne s’achèvera.
L’impensable est arrivé, tu vas t’envoler avant ta belle, tu es désespéré de devoir lui causer cette peine, tes forces t’abandonnent, ses yeux, même ses yeux ne sauraient te retenir . . .
Elle t’a supplié . . . Mais l’Amour n’est pas plus fort que la mort, Iseut a fermé les yeux de son Tristan . . . Elle a rêvé . . . Elle a tant rêvé . . .

Elle était sereine . . . Les yeux azur de Tristan seraient sa dernière vision, si merveilleuse vision . . . Le destin, déjà si impitoyable, en a décidé autrement.

Le regard de son Tristan s’est éteint paisiblement, sans inquiétude, dans un triste sourire.
A présent elle pleure, doucement, elle serre la main inerte de son amant, la porte à son cœur dans le fol espoir de le ramener à la vie.
Mon Dieu, le rejoindre, maintenant, sans plus attendre, ne plus quitter ses yeux du regard, mêler leurs respirations, échanger un infini baiser, écouter les battements de leurs cœurs et les bruissements soyeux de leurs corps enfiévrés . . .
Tristan !
Elle se recroqueville, couchée tout près de lui, blottie tout contre lui, épousant son époux.
Son corps tiède tentant de réchauffer celui de son aimé, ses lèvres murmurant à son oreille des mots doux, des mots fous, des mots crus, des mots qu’elle n’avait jamais osé prononcer auparavant.
Ses larmes brûlantes coulent comme une rivière de lave, lentement, inexorablement, semblant creuser sa chair, traçant un profond sillon né de toutes ses douleurs, l’enfer est sur terre, le paradis n’est qu’un leurre fugace . . . Pourquoi lui ? Pourquoi ?
Elle l’aime, rien ni personne ne peut la consoler, elle sait pour l’avoir déjà vécu qu’elle va se battre encore, pour ceux qui ont confiance en elle, pour qu’ils sachent que son combat n’est pas vain, pour qu’ils sachent qu’aucun combat n’est vain, elle gardera la tête haute jusqu’au bout . . . Pour que son Tristan soit fier d’elle au moment de leurs retrouvailles.

Tristan, tu m’as dit . . . Oui, tu m’as promis . . . Oui, je t’ai dit . . . Oui, je t’ai promis . . . Sois patient . . . Mon Amour . . . J’arrive . . .

Que nos familles confient nos cendres aux neiges blanches des cimes que je chéris, elles se mêleront pour offrir aux futurs amants, un philtre d’Amour dont nous n’avons pas usé.



Laureline
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MessageSujet: Noël   Pour mieux la connaître Icon_minitimeJeu 24 Sep - 20:21

Noël

Papiers multicolores abandonnant leurs formes géométriques et anguleuses pour prendre, chiffonnés, des allures de sculptures improbables . . . Sitôt déballés, sitôt oubliés, promis au feu qui brûle dans la vaste cheminée. . .
Objets extirpés fiévreusement de leur boîte, bijoux, joujoux, cailloux . . . Effervescence des adultes guettant les hourras et les émerveillements des enfants, les Mamans distribuant bisous et remerciements, les Papas assemblant des éléments de jouets cherchant les piles manquantes, prodiguant des conseils. Les Oncles et Tantes affairés, débordés, partageant leur joie, jetant un oeil curieux sur les cadeaux reçus et offerts, les embrassades, les sourires, on oublie le Pére-Noël qui vient de quitter la maison suivit bientôt du Grand-père qui lui, entre, curieusement absent chaque année à ce moment, n'assistant ainsi jamais à l'apparition du gentil barbu.
On se remercie, se congratule, oubliant toute prudence, citant tel magasin, parlant de la difficultés à trouver tel ou tel cadeau . . . Les "petits", eux n'ont cure de ces discours, il ont vu le vieillard, il poussent le camion d'un rouge vif, commandent le petit train qui siffle et ahane, j'en vois un, le plus jeune, c'est son premier Noël, il regarde ses jouets, incrédule, dépassé par l'abondance, les yeux rougis du sommeil dont on vient de le tirer, il hésite entre rires et larmes puis se décide à sucer son pouce. Un des "grands" frappe frénétiquement la manette d'un jeu électronique sous le regard admiratif de ses cousins plus jeunes . . .
Les parents parlent à présent, le temps passe si vite . . . Encore un Noël de passé . . . "Vous faites quoi pour le nouvel an?" . . . Il flotte à ce moment un air mélancolique, le brouhaha fait place à un silence déchiré par des rires juvéniles et des bruits de moteurs électriques . . . Quelques secondes hors du temps . . .
Les Aïeuls jouent avec les enfants, ils semblent avoir, dans leur yeux, l'émerveillement des Noëls de leur enfance, les petites têtes blondes et brunes partagent avec eux ces instants magiques, comme s'ils avaient conscience qu'ils leur fallait les vivres intensément, les Grands-parents sont fragiles et éphémères . . .
Durant un éclair, une poussière de seconde, un instant d'éternité infinitésimal, je suis plongée dans un abîme d'angoisse . . . Toute cette joie à la fois spontanée et convenue me glace de terreur, j'ai peur du prochain Noël . . . Et si il manquait quelqu'un? Et si . . .
Je regarde les flammes de couleurs monter dans l'âtre, derniers soubresauts de la fête . . . Les papiers se tordent, noircissent, en nous offrant un feu d'artifice aux couleurs irisées, ils sont les principaux acteurs de cette soirée, ils partent à présent en fumée, nous les oublierons jusqu'à la prochaine fois . . .
Je sais pour ma part, que l'image de Noël, c'est un sapin entouré de superbes cadeaux, arc-en-ciel magique et plein de promesses . . .
Je sais pour ma part, que l'image de Noël, c'est un sapin entouré de tous ceux que j'aime, un espace dans le temps ou les regards brillent et l'espoir est présent dans les coeurs . . .
- Laureline?
- Vi?
Maman vient de me tirer de ma rêverie, la table a été débarrassée pour faire place au dessert, les enfants, laissent un temps leurs jouets, et s'installent en se régalant par avance . . .
Après le champagne, Tonton Marcel prend son accordéon, JP sa guitare et ma filleule m'apporte ma clarinette . . .
Faire durer les réjouissances . . .
Plus tard, bien plus tard, Papa donne ses clés de voiture à Maman car il n’a pas boudé les excellents vins. Je dois partir avec eux . . .
Après les au revoir je m’installe douillettement dans le fauteuil de cuir, Papa a mis le chauffage, il fait bon, encore quelques baisers envoyés, main posée à l’horizontal, bouche soufflant doucement, bisous volants vers leurs destinataires, visages fatigués . . . La voiture démarre en douceur . . .
Dans la nuit seulement éclairée par deux faisceaux argentés, nous filons en silence . . .
Dans ma main j’ai gardé un morceau de bonheur . . .
Un rectangle de papier bleu que j’ai sauvé de l’oubli . . .

Laureline
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MessageSujet: Anniversaire   Pour mieux la connaître Icon_minitimeJeu 24 Sep - 20:24

"je vais encore reçevoir des livres en cadeau et je me demande lequel d'entre eux n'aura pour moi, pas de fin . . . "

Philippe




Anniversaire

Il y a vingt-trois ans, ayant renoncé à prendre le risque de me faire voyager par la cheminée, le Pére-Noël a demandé à mes parents de surseoir à la livraison de leur tite fille . . . Pour trois jours . . . Pour trois jours seulement, le temps de retourner embrasser sa famille et laisser ses rennes se reposer . . . Requête acceptée . . . Ils attendront donc . . .
Suis donc arrivée le jour des innocents, toute tite, légère, vive et déjà curieuse, Papa et Maman étaient aux anges, une fille! hihi, après trois grands garçons, l'était temps, ils m'ont raconté . . . J'étais la plus jolie de la maternité . . . Comme tous les autres bébés aux yeux de leurs parents . . .
Moi, je ne m'en souviens pas, mais, j'ai le sentiment que ce jour-là est si fort que son souvenir nous hante au plus profond de notre être et ceci pour toujours . . .
J'ai cinq ans, Papa m'aide à ouvrir mon cadeau, un grand livre, plus grand que moi, avec plein de couleurs, des dessins merveilleux, des illustrations pleines de finesse, des phrases que Maman déchiffrera pour moi, je crois que c'est ce jour-là que l'amour des mots m'est venu, un anniversaire à part, la découverte d'une passion, celle des livres, une passion qui ne se démentira jamais . . .
Dix ans . . . Le livre géant fait à présent partie de la décoration de ma chambre, de nombreux livres garnissent les rayons de ma bibliothèque, je défais précautionneusement et avec fièvre le bolduc mauve et soyeux qui entoure le papier cadeau d'un bleu profond puis, j'aperçois un livre merveilleux qui ne me quittera jamais plus . . . Peter Pan de JM Barrie, un livre pour enfants qui grandit avec nous et qui nous livre au fil des années des secrets qui s'accordent peu à peu à notre âme . . . Une histoire sans cesse réécrite, des personnages qui
grandissent . . . A part Peter Pan, bien sûr . . .
Seize ans, suis la plus heureuse des adolescentes, tout me réussit, j'ai la chance d'avoir une famille unie et aimante, même si j'ai quelques difficultés à m'adapter à la vie parisienne . . . Les nombreux emballages multicolores qui jonchent le sol de la salle sont autant de témoignages de l'amour que les miens ont pour moi, c'est un âge important, les livres ont cèdé leur place aux cadeaux pour la femme en devenir que je suis, pourtant, JP m'a offert un cadeau "spécial", une édition limitée et numérotée de mon ouvrage fétiche, relié en cuir, cousu à la main, Vélin alfa . . . lala! j'en ai les larmes aux yeux . . . Je n'oserai jamais le feuilleter, il trônera désormais en bonne place dans ma collection.
Vingt ans . . .
Vingt-trois ans . . . Je lis toujours autant, parfois, la boulimie qui m'anime m'entraîne à entamer plusieurs ouvrages en même temps, je crains sans doute de ne plus trouver le temps de lire tout ce que j'ai commencé et j'espère que Dieu m'accordera la faveur d'en connaître le dénouement.
Anniversaires joyeux, anniversaires câlins, anniversaires romantiques, mélancoliques, merveilleux, anniversaires de souffrances, de peines, de lassitudes, de doutes, de désespoirs, de cauchemars . . . Puis, une éclaircie, quelques livres de plus qui s'ajoutent à notre collection, à chaque fois une nouvelle victoire sur notre destinée, un nouvel élan vers d'autres rives que l'on espère plus riantes. . .
Anniversaires, commes ces frontières incertaines, entre deux âges si identiques que ce jour transforme en un nouveau départ pour une nouvelle année . . . Différente de la précèdente et pourtant si semblable . . . Comme un pas qui franchit le seuil d'un nouveau monde, comme un coeur qui bat plus vite et plus fort, comme une âme qui s'envole vers les cieux . . . Avons-nous besoin de ces repères? Nous faut-il remettre chaque année les compteurs à zéro?
Surtout, pour ne pas avoir le vertige, ne pas regarder en arrière, regarder vers le futur qui nous attend.
Ces stèles érigées à notre gloire, à notre misère, à notre vanité, à notre humilité, à nos peurs, à nos espoirs, monuments pathétiques qui rythment nos existences agitées, stèles que l'on espère couvertes de dates aux écrits dorés, avant la dernière . . . Deux dates, la première rouge sang, la seconde noire comme les ténèbres . . .
Aujourd'hui je suis heureuse, j'ai découvert la sérénité, j'ai un anniversaire chaque jour, mais, le vingt-huit Décembre est spécial, je vais encore reçevoir des livres en cadeau et je me demande lequel d'entre eux n'aura pour moi, pas de fin . . . Les questions sont plus intéressantes que les réponses, à l'heure de partir nous ne retiendrons que les questions car les réponses représentent le passé, nous ne vivons au présent que les questions, le futur n'est qu'un leurre, une chimère aux mille visages, souriants ou grimaçants . . .
J'ai décidé de vivre le présent . . . intensément . . . Vi, pleinement . . . Mon Coeur déverse son trop-plein d'Amour en ceux que j'aime, suis heureuse, vi, heureuse . . .
Et, aujourd'hui, c'est mon anniversaire . . .
Laureline
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MessageSujet: Ses montagnes un texte tendre et mélancolique   Pour mieux la connaître Icon_minitimeJeu 24 Sep - 20:27

A la Belle Etoile.

Le sentier devient de plus en plus pentu, nous marchons silencieusement, n'entendant que les cailloux qui roulent sous nos pieds, le bruit de nos pas et les souffles oppressés qui s'échappent de nos poitrines. Nous prenons peu à peu de l'altitude, nos bâtons ferrés marquent le sol à intervalles réguliers, une sorte d'exaltation s'empare de moi, je suis à nouveau dans mes montagnes! Je suis à nouveau dans mes montagnes!
Mon coeur bat plus fort ici, j'aime ces longues marches, solitaires ou en compagnie. Mes yeux sont sans cesse éblouis par la beauté des Alpes, en montant je m'élève et élève mon esprit, il me paraît vivre plus fort si près du ciel, plus puissamment que nul part ailleurs,
Titi, ma meilleure amie est une fille de la ville, c'est une marcheuse infatigable qui ne goûte, dans ces moments, que l'effort de la marche et le réconfort des brèves haltes ou des arrivées; elle prise ces randonnées pour leurs côtés sportifs et aventureux autant que pour ces moments d’amitié muets et intenses.
Elle est grande et blonde, je suis petite et brune, je ne saurai dire pourquoi nous sommes si proches l'une de l'autre. Il y a longtemps, nous nous sommes choisies, nous sommes devenues sœurs, instantanément, comme ça, l’Amitié qui nous lie est indestructible.
Hier encore je ne savais pas qu’elle arrivait, elle agit toujours ainsi, sans prévenir, transformant mes citrouilles en carrosses, l’effet de surprise accentue le bonheur que j’ai de la voir.
Comme à l’habitude elle m’a proposé une petite course, sac au dos, pique-nique et nuit à la belle-étoile. Nous sommes parties il y a maintenant bientôt sept heures, nous arrivons enfin près d’une ancienne bergerie, c’est un endroit charmant qui domine une vallée magnifique. Au loin, le Mont-Blanc domine orgueilleusement ses vassaux : les Drus, la Verte, l’Aiguille du Midi . . .
Je m’assieds avec délice, ôte mon havresac et mes chaussures, Typhanie déroule une couverture puis, pour la première fois depuis notre précèdent arrêt, nous nous mettons à papoter comme il sied à deux sœurs.
Le soir commence à tomber. Déjà le bleuet réchauffe, tant bien que mal, un bocal de quenelles que maman nous a préparé, je tends mon quart et Titi y verse de l’eau tiède, suivent des gâteaux amollis et quelques fruits torturés par le voyage, l’instant est magique et ce repas frugal nous semble délicieux.
La nuit est arrivée, doucement, délicatement, il fait un peu frais, nous sommes emmitouflées dans nos sacs de couchage, le bleuet, transformé en lampe, diffuse une lumière bleutée donnant aux lieux un air romantique.
- Titi ?
- Oui ?
- On est bien . . .
Près de nous un insecte stridule, occupant le silence . . .
- Titi ?
- Oui ?
- Hihihi !!
Petits secrets échangés brièvement, propos futiles, grands sentiments, rires chuchotés pour ne pas déranger le petit animal . . . Une étoile filante traverse notre part d’univers avant de mourir, des lumières au fond de la vallée s’éteignent, une à une, il est tard . . .
- Titi ?
- Oui ?
- Bonne nuit.
- Bonne nuit ma belle . . .
Un rayon de soleil caresse ma joue, une odeur de café embaume l’air, Titi me sourit, c’est sans doute cela le bonheur . . .

Laureline
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MessageSujet: Le temps du Jazz   Pour mieux la connaître Icon_minitimeJeu 24 Sep - 20:30

Le temps du Jazz

“ I wished on the moon
For something I never knew . . . “
Le vieux poste radio diffuse une chanson de Billie HOLIDAY, ce soir je remonte le temps. Portée par l’émotion que me procure cette mélodie, je remonte le temps.
Ce soir j’attends mon Amour, ce soir mon Amour traversera le temps pour me rejoindre.
“ Wished on the moon
For more than I ever knew
A sweeter rose, a softer sky
On april days that would not dance by
I begged on the stars “
Le feu a été allumé dans la cheminée de pierre et les flammes gourmandes lèchent les bûches noircies qui craquent et projettent dans le foyer, d’éphémères gerbes étincelles.
Je suis bien, la chaleur de l’âtre et l’odeur voluptueuse du bois brûlé donnent à la salle enténébrée un souffle qui de nos jours n’existe plus. Je suis assise dans un vieux canapé de cuir aux effluves musquées et j’attends, un verre à la main, que mon Amour me revienne, la voix de la diva est rauque et sensuelle, le rythme du Jazz des années quarante m’envoûte et me rend mélancolique, j’ai revêtu une de ces robes imprimées longues et simples au charme si désuet.
Lady Day, au vibrato magique, au phrasé enchanteur, aux instants fragiles, à l’âme subtile, tu parles à mon cœur, tu chantes à mon coeur.
“ To throw me a beam or two
Wished on the stars
And asked for a dream or two
I looked for every loveliness”
Je veux à jamais vivre en ces temps d’avant, ces temps ou la vie coulait son archet sans hâte, ces temps ou les amants se regardaient dans les yeux, ou leurs mains se frôlaient.
Sans impatience, sans être troublés par la lumière bleue d’un écran cathodique, ils s’espéraient, se trouvaient et se donnaient l’un à l’autre.
La pénombre m’enveloppe, l’alcool empourpre mes joues, j’entends les cailloux de l’allée crisser, c’est Lui, je ne tourne pas la tête pour le voir arriver, je ferme les yeux, la porte s’ouvre et se referme, Il arrive, je sens sur mes lèvres ses lèvres fraîches, ses bras m’entourent . . . Ma main s’entrouvre, laissant échapper le verre de cristal, Il me dit qu’il m’aime . . .
Je suis heureuse . . .
“It all came true
I wished on the moon for you”

Laureline & Billie
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MessageSujet: Blue et ses montagnes   Pour mieux la connaître Icon_minitimeVen 25 Sep - 10:40

Bienvenue à l’Aiguille du Midi,

Je suis confortablement installée à la terrasse du Blanchot, un serveur vient prendre ma commande, je lui demande de revenir car j’attends mes frères et Titi partis garer notre voiture. Ils m’ont déposée au passage pour m’épargner une attente pénible tant mon état de santé est précaire en ce moment.
Je regarde avec mélancolie une grosse benne noire et rouge s’élancer vers les sommets, confiant ses passagers à la solidité d’un câble d’acier qui semble monter jusqu’aux cieux. Très vite je ne vois plus qu’un point sombre prenant d’assaut la montagne puis, disparaissant à mes yeux pour se poser au Plan de l’Aiguille.
Ici, je suis chez moi, des souvenirs joyeux affluent, les départs matinaux de Megève, l’arrivée à Chamonix pour prendre la première benne, nos skis s’entrechoquant durant la montée, l’arrivée à l’Aiguille, la descente de la vallée blanche pour enfin revenir au point de départ. Des sentiments d’exaltation, de joie m’envahissent . . . La montagne qui s’éveille doucement, la glisse, le long des glaciers du Géant et de la Mer de Glace, la vue sur le massif du Mont Blanc . . . Je voulais que cela ne finisse jamais . . . Jamais . . .
J’appartiens à cet endroit, je le sens me traverser, me soulever, me magnifier . . . Ici, je touche le divin.
- Blue ?
- Vi ?
- Tu rêves encore . . . Garçon quatre cafés avec des croissants, s’il vous plaît.
- Vi, je rêvais, JP, crois-tu que je chausserai à nouveau mes skis un jour ?
- Mais oui, ma belle, tu es forte, je sais combien tu as besoin d’elles, dit-il en me
désignant les cimes laiteuses se découpant sur un ciel d’un bleu léger et transparent.
L’odeur du café flatte mon odorat, Titi m’embrasse, les yeux embués, elle me tend un croissant, je lui tend un sourire.
Ils sont là pour moi, Titi, ma grande sœur choisie, JP, mon grand frère, l’aîné de la famille, Alain le cadet, Laurent le plus jeune des garçons, tous me regardent manger avec appétit, moi la petite dernière, celle que l’on attendait plus, moi, si petite, prenant tant de place dans leurs cœurs, je les aime infiniment.
Je les ai réunis pour qu’ils m’accompagnent au paradis, le paradis, mon paradis, mes forces m’abandonnant, mes jambes ne parvenant plus à me hisser là-haut, je veux encore toucher le mont, respirer son air, emplir mes yeux de son auguste majesté.
Le panneau aux lettres rouges de la gare du téléphérique indique qu’il nous reste douze minutes à attendre. J’ai tant emprunté ces bennes, hiver comme été, la perspective des efforts récompensés par une vue sublime sur ces seigneurs, coiffés de blancs cristaux, la sensation grisante de la vitesse sur une neige dure et immaculée, le repas savoyard nous attendant au terme de notre aventure me réjouissaient par avance. J’avais un si fort sentiment d’exister et la certitude que rien n’appartient au hasard, que toute cette force et toute cette beauté trouvent leur signification à cet endroit même.
- Il faut y aller, conseille Alain, notre cabine n’attend plus que nous.
Comment vous décrire l’excitation et le bonheur qui me submergent ? J’entre dans la cabine escortée de ma petite troupe, j’ai le sourire aux lèvres, Titi me fait remarquer que je suis transfigurée, elle exagère, je suis heureuse, voilà tout.
Un petit garçon peu rassuré demande à sa maman, qui ne l’est pas moins, si le voyage dure longtemps, un guide, bronzé et musclé, sac au dos lui répond qu’en dix minutes on grimpe de 1030 mètres à 2317 mètres jusqu’au Plan de l’Aiguille à la vitesse de dix mètres par seconde, le gamin reste bouche bée bien que, pour lui, ces chiffres ne signifient pas grand chose.
Nous parcourons les 2500 mètres qui nous séparent de la gare de départ non avoir frôlé les trois piliers qui sont sur notre chemin.
Les portes s’ouvrent, un vent frais d’altitude pénètre dans l’habitacle, je remonte la fermeture de mon blouson en relevant les épaules et en serrant les coudes contre ma poitrine, mains serrées sous le menton afin de faire part de ma frilosité.
La vue sur la ville de Chamonix est somptueuse, avec lenteur je me dirige vers la deuxième cabine qui va nous permettre d’arriver au terme de notre voyage, douze mètres par seconde pour franchir les 2867 mètres qui nous restent à accomplir.
Durant dix minutes nous sommes suspendus à une hauteur vertigineuse, nous dominons le glacier des pèlerins . . . La voix du conducteur nous apprend qu’il y a 2000 mètres sous notre minibus sans roue, la face nord de l’Aiguille du Midi nous surplombe, sombre, presque menaçante, la dernière partie de l’ascension se fait pratiquement à la verticale, notre ascenseur tangue, tutoie les rochers, mon cœur explose, je vole, la porte s’écarte pour nous laisser entrer sur le site, l’air appauvri me suffoque, JP me serre la main et m’attire tout contre lui pour me rassurer, je lui envoie un baiser de mon autre main pour lui indiquer que tout va bien.
Soudain mes yeux s’écarquillent, le Mont Blanc est là, à ma portée, la terrasse n’est guère encombrée, la plupart des badauds s’étant précipités vers la terrasse supérieure.
Je reste longtemps sans bouger, émerveillée, je parle au Mont, celui-ci reste silencieux, à ses pieds, des tentes de bivouacs forment, ça et là, un parterre de couleurs.
Je me décide enfin à aller saluer les Drus puis l’énigmatique Verte à la roche si fragile la rendant inaccessible et dangereuse aux alpinistes néophytes.
Je me penche pour redécouvrir la ville olympique, je tends la main pour la saisir tant elle est minuscule . . . Titi m’entraîne vers l’ascenseur du Piton Central
Quarante-deux mètres plus haut nous sortons en plein soleil, le géant est encore plus proche, au loin nous apercevons le Matterhorn et le Mont Rose, nous sommes à l’altitude de 3842 mètres, les Alpes Suisses, Italiennes et Françaises nous offrent un spectacle grandiose, l’oxygène plus rare ici associée à tant de splendeur rendent ma respiration plus saccadée, je ne puis empêcher de pleurer, pleurer de joie, mais aussi de dépit, hier encore, chaussée de lourds brodequins, cramponnée, j’arpentais sans difficulté ces pentes soyeuses, je chancelle, mon Amie me soutient jusqu’au restaurant « 3842 ». En compagnie des mes quatre anges je reprend goût à la vie, un succulent repas achève de me revigorer.
Il est tard, il faut faire le voyage à rebours, regagner le chalet, je suis si fatiguée, seule dans ma chambre, je tremble, j’ai la certitude d’avoir, pour la dernière fois, réalisé ce pèlerinage tant de fois accompli auparavant.
Cette nuit-là je me suis réveillée, trempée de sueur, la bouche sèche, dans mon rêve, des mains jetaient du sable du haut de la terrasse supérieure . . .
Puis, au matin, j’ai oublié . . . J’ai ouvert mes volets de bois sur mes montagnes chéries, elles étaient toutes là, et moi aussi . . .

Laureline
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