Pourquoi l'art conceptuel est si difficile à expliquer ?

Peut-être parce qu'il s'agit plus de l'idée de l'artiste que son habileté à manier le pinceau qui est ainsi remise en cause.
Pourtant les racines du conceptualisme ne sont pas nouvelles. Elles ont été posées dès le début des années 1900 avec les travaux de Marcel Duchamp et sa fameuse Fontaine de 1917.


C'est Marcel Duchamp qui développe la notion de "ready made" : ces objets déjà fabriqués et typiquement ordinaires, désignés par l'artiste comme une oeuvre d'art et dont l'interprétation est laissée au public.

Mais c'est toutefois Sol LeWitt qui, dans un article publié en 1967 dans le magazine Artforum définira le mieux ce que l'on nommera alors le Concept Art :

Sol LeWitt a écrit:

"Dans l'art conceptuel, l'idée ou le concept est l'aspect le plus important de l'oeuvre. Lorsqu'un artiste utilise une forme d'art conceptuelle, cela signifie que toute la planification et toutes les décisions sont prises à l'avance et que l'exécution est une affaire superficielle."

Après cette définition, de nombreux artistes vont repousser encore plus de limites.
Tel Lawrence Weiner dans sa déclaration d'intention de 1968 :

1. L'artiste peut construire la pièce.
2. La pièce peut être fabriquée.
3. La pièce n'a pas besoin d'être fabriquée.

Il n'est donc pas nécessaire de construire quelque chose lorsque l'idée derrière toute œuvre d'art devrait suffire, puisque l'intention de l'artiste reste la même.
La responsabilité de l'interprétation incombe au public.

Au moins, l'art conceptuel a évité l'artisanat au profit du contenu.