3615 Code Père Noël -- René MANZOR (1990)

Synopsis : Thomas, un jeune garçon surdoué de 9 ans (aujourd'hui on dirait un "geek"), passionné d'informatique, de jeux vidéo et de jeux de rôle, a littéralement transformé sa maison en un vaste terrain de jeux, miné de pièges, de caméras et de passages secrets. Le soir du 24 décembre, bien décidé à capturer le Père Noël, il attend sa venue, caché sous une table.

Mon avis : Je n'avais pas revu ce film depuis longtemps et franchement, c'est excellent ! René Manzor signe là un très bon thriller horrifique à la française et confirme son penchant pour les univers glauques et torturés, qu'il avait déjà abordés dans "Le Passage" avec Alain Delon. René Manzor est d'ailleurs l'un des rares cinéastes français, avec Christophe Gans, à avoir tutoyé le genre fantastique.
Dans ce film, "3615 Code Père Noël", le thème de l'enfance reste au cœur de sa création. Et plus particulièrement l'enfance malheureuse, désarmée face à la cruauté des adultes.
Sorti quasiment à l'époque en même temps que "Maman, j'ai raté l'avion" de Chris Columbus, ce film a souffert de cette concurrence car trop comparé à tort. Alors qu'en réalité, même si l'on peut lui reconnaître des similitudes, ils ne jouent absolument pas dans la même catégorie. L'un reste une comédie familiale, "3615 Code Père Noël", lui, est un drame qui joue sur tous les ressorts de l'angoisse et de l'horreur.
D'ailleurs, Thomas, le héros principal du film, souffre, doit affronter pas mal de traumatismes, notamment la mort de son chien par le psychopathe et les surmonter pour survivre à la situation, isolé, abandonné, avec son grand-père, dans sa propre maison.
On peut y voir aussi une analogie avec l'enfance victime des prédateurs.

Le film n'est absolument pas fait pour les enfants - d'ailleurs, à sa sortie, il fut même déconseillé aux moins de 16 ans - ce qui n'empêche pas, bien évidemment, les enfants de le voir, ne serait-ce que pour les mettre en garde à éviter de parler à des inconnus. Début des années 90 oblige, le contact se fait sur Minitel, aujourd'hui ce serait sur Internet ; pour cela, encore, ce film est quelque peu avant-gardiste.

Sur le plan de la mise en scène, René Manzor utilise tous les codes du thriller classique par des mouvements de caméras, des gros plans sur des regards angoissés, des inserts sur des objets ou des jeux sur les ombres, les lumières, le tout dans une ambiance sonore des plus glauques.

Un film qui reste captivant, prenant, du début à la fin.

Je pense qu'il faut le revoir pour lui redonner sa chance.