"Arès" de Jean-Patrick Benes (2016)

J'ai découvert ce film sur Netflix et franchement je me suis pris une grosse claque visuelle tant sur la forme que sur le fond. Surtout sur le fond d'ailleurs.

Le pitch ? Dans un futur proche (2035), la France s'est effondrée et compte désormais près de 15 millions de chômeurs et de sans-abris et a rejoint les pays du tiers-monde. La population oscille entre révolte et résignation et trouve un exutoire dans des combats télévisés ultra violents où les participants sont dopés en toute légalité et où tous les coups sont permis. Reda, dit Arès, est un ancien combattant qui vit de petits boulots de gros bras pour la police. Tout va changer lorsque sa soeur se fait arrêter et qu'il doit tout mettre en oeuvre pour les sauver : elle et ses filles.

Énorme claque visuelle disais-je, tant au niveau des images et des décors avec cette reconstitution d'un Paris d'un futur sombre, qui, par moments, fait penser à "Blade Runner" mais aussi une claque sur le fond d'une histoire qui pourrait bien arriver demain si notre pays se laisse dominer par de puissantes sociétés pharmaceutiques et leurs cohortes d'actionnaires au lieu de chercher à remédier aux racines des problèmes dont souffre notre pays.
D'autant que l'idée d'écrire un tel film est venu au réalisateur après avoir pensé à la crise de 2008 et ses conséquences sur des pays comme la Grèce et l'Espagne et il a imaginé ce qui pourrait arriver demain si la France devenait pauvre. Voilà ce qu'il disait lors d'un interview : "Une France qui rejoint le cortège des nouveaux pays pauvres, un Etat en faillite avec quinze millions de chômeurs, encore plus de SDF dans les rues, une urbanisation chaotique, des multinationales qui rachètent la dette de l’Etat, prennent le pouvoir et changent les lois..."

Plus un film d'anticipation donc qu'un film de science-fiction, finalement et qui pourrait devenir la réalité de demain. A voir comme un avertissement.

A moins que la réalité ait déjà rejoint cette fiction...