Gimdolf_Fleurdelune Immortel-Fondateur
Date d'inscription : 06/11/2004 Nombre de messages : 81100 Age : 50 Localisation : Pays de Montbéliard
Feuille de personnage Personnage historique préféré: Châteaubriand Déteste: la méchanceté, l'hypocrisie, la médiocrité, le populisme et les cons Aime: l'histoire, la littérature, les voyages, la musique, le cinéma et la bière
| Sujet: POUR LES AMOUREUX DU JAPON Ven 6 Nov - 7:47 | |
| [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Geisha, une vie de renoncements au nom de la culture japonaise Serrées dans leur kimono bien droit, le visage fardé de blanc, les geishas, ou plutôt "geikos" dans l'ancienne capitale impériale, glissent avec élégance le long des rues pavées du quartier de Gion, se rendant d'un rendez-vous à l'autre dans les maisons de thé. " Les gens s'imaginent que c'est glamour, mais c'est une véritable épreuve", confie la célèbre geiko Kikumaru, agenouillée sur les tatamis d'une maison de thé de Kyoto, lors d'un rare entretien avec la presse, récemment accordé à l'AFP. Maintenant âgée de 31 ans, elle se rappelle ses plus jeunes années. " Vous sacrifiez votre adolescence à vous former pour devenir geisha et parfois vous voudriez tout laisser tomber. Mais il faut vaincre ce sentiment". " La geiko a pour devoir de protéger et prolonger la culture et les traditions japonaises qui disparaissent progressivement", explique-t-elle dans le doux dialecte de Kyoto. " Nous devons veiller à l'image que nous projetons. Lorsque nous sortons il nous faut toujours faire attention à la façon dont nous marchons, à notre maintien, notre comportement. Il nous est interdit d'être sur Facebook ou tout ce qui y ressemble", dit-elle. Pas question non plus, cela va de soi, d'être vue par exemple en train de manger des frites. Mais là les geikos, dans un geste de grandes soeurs compréhensives, ont trouvé pour leurs apprenties une solution. " Une maiko n'a de fait pas le droit d'aller dans un fast-food ou une boutique de mode où l'on vend des mini-jupes. Mais il leur arrive de mourir d'envie de frites", sourit Kikumaru. " Dans ces cas-là, nous enfilons un jean et nous allons incognito leur en acheter pour qu'elles les mangent en secret à la maison", avoue-t-elle. En Occident, la perception que l'on a des geishas est souvent bien loin de la réalité et nombre des collègues de Kikumaru ont été horrifiées par le film "Mémoires d'une geisha" sorti en 2005 - inspiré du roman d'Arthur Golden - qui donnait l'idée de femmes légères. Si des geishas d'autres parties de Kyoto et du Japon ont parfois proposé par le passé des rapports sexuels, celles de Gion se plaignent que les étrangers les confondent avec des prostituées. Certes, " il y a des femmes qui exercent un métier différent de celui d'une geiko", dit-elle pudiquement. " Pourtant on a tendance à nous dépeindre toutes de la même manière", ajoute Kikumaru, en insistant: " Il n'y a pas d'intimité physique (...), une geiko est une confidente". Et leur rapport aux hommes n'est peut-être pas celui de la soumission qu'on imagine, laisse entendre Kikumaru. " Les geishas de Kyoto étaient à l'origine des filles de samouraïs. Lorsque le système féodal s'est effondré, ces jeunes femmes, par les qualités et la grâce que leur donnait leur origine sociale, ont acquis l'art de divertir pour soutenir leur famille, dont elles sont devenues le véritable pilier". Et si la geisha, de ses petits pas, est toujours derrière l'homme, c'est que dans les temps passés, faits de sabres et de soldats, il était dangereux de marcher devant, affirme la geiko. " C'est en fait très galant !". | |
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