Gimdolf_Fleurdelune Immortel-Fondateur
Date d'inscription : 06/11/2004 Nombre de messages : 81100 Age : 50 Localisation : Pays de Montbéliard
Feuille de personnage Personnage historique préféré: Châteaubriand Déteste: la méchanceté, l'hypocrisie, la médiocrité, le populisme et les cons Aime: l'histoire, la littérature, les voyages, la musique, le cinéma et la bière
| Sujet: C’ÉTAIT UNE NUIT DE TEMPÊTE... Jeu 31 Oct - 22:10 | |
| - Je me souviens encore, c'était une nuit de tempête. Les éclairs se déchaînaient dans le ciel, déchirant les nuages, et là-haut sur la colline de la vieille église on entendait chanter les cloches dans le sinistre vent qui hurlait.
Je n'avais pas six ans à l'époque mais je me souviendrais à jamais de cette nuit horrible. J'étais dans mon lit et je pouvais entendre la pluie qui cognait à la vitre de ma chambre. Moi, j'étais blotti à moitié sous mes draps, cherchant à m'abriter derrière ce que je pensais être une protection sûre. Le noir m'enveloppait, il faisait une nuit d'encre et le bois des meubles craquait. Tout m'était hostile, jusqu'aux peluches posées là, en travers de mon lit et qui semblaient me sourire de manière sardonique. J'avais le front en sueur et je pouvais à peine trouver le sommeil. Lorsque je la vis... elle volait dans le ciel zébré d'éclairs... la vieille sorcière d'Halloween. Elle était revenue, suivie d'une horde de chauve-souris. Je la voyais flottant devant ma fenêtre, elle s'arrêta un instant, me fixa de ses deux yeux rouges et, tout-à-coup, elle pointa un index osseux sur moi, prononça quelques mots dans une langue qui m'était inconnue et à la fin poussa un énorme cri lugubre et strident comme j'en avais jamais entendu. Je voulais me boucher les oreilles pour ne plus entendre cette horreur et c'est là que j'ai compris lorsque je vis mes mains changées en sabots. J'avais été changé en chèvre ! J'étais devenu un bouc et sur le dessus de ma tête poussaient deux cornes vrillées. Je voulais dire quelque chose mais rien ne sortait de ma bouche que des bêlements incongrus. A ma fenêtre, la vieille sorcière continuait de me fixer en riant. Et moi je pleurais. Je voulais me lever pour me ruer contre elle, lorsque je sentis que des liens me retenaient à mon lit. J'étais attaché avec des cordes et plus je me débattais et plus mes liens se resserraient. C'est alors que tournant la tête, je vis un moine à capuchon noir s'approcher de moi. Il tenait dans sa main un kriss à lame d'ivoire et psalmodia des incantations étranges. Il leva la main qui tenait le couteau et avec un feulement il l'abattit d'un coup sec dans ma poitrine. Mon sang jaillissait. Je hurlais. La sorcière riait. Il l'abattit encore, et encore, encore... jusqu'à ce que mes entrailles se répandent sur le lit... je n'étais plus qu'une masse de viande déchiquetée... et mon coeur continuait à battre. Mais j'étais déjà sur le chemin de la mort et déjà, je ne distinguais plus que des ombres. La sorcière était toujours derrière les carreaux, le moine avait disparu. Je ne distinguais plus grand chose qu'un épais voile noir sur les paupières, je commençais à suffoquer, ma respiration devenait de plus en plus faible... je me sentais partir... et puis, soudain...
Il y eut un flash lumineux et tout redevint clair et limpide autour de moi. C'était ma mère qui me réveillait pour me préparer à partir à l'école. J'étais redevenu ce petit garçon de six ans qui avait apparemment fait un sordide cauchemar. Soulagé, je me repris à sourire et m'apprêtait à me lever mais en posant le pied par terre, je croisais dans le miroir de l'armoire d'en face le regard rouge de la sorcière qui me fixait incessamment. Et ce rire... ce rire... je l'entendrais encore résonner jusqu'à la fin des temps...
| |
|