Ainsi soit-il

AINSI SOIT-IL

Ainsi soit-il Regard10

Il nous est parfois arrivé de marcher
seuls, dans le brouillard et l'obscurité,
sans avoir personne pour qui parler.

Les soirs, où l'on se sent vide
Et qu'une bouteille de Bourbon
est notre seule compagne,
alors on regarde le plafond
et là on se dit:

- Putain, mais j'ai fait quoi de ma vie ?

On a rigolé, on a couru dans tous les sens
Au fond, on s'est juste ruiné l'existence
pour deux ou trois parties fines
quelques grammes d'héroïne
pour masquer l'ennui qui nous ronge.

Et voilà qu'il vous rattrape,
qu'il suspend son vol
au-dessus de votre tête
et qu'il vous montre les heures.

Implacable, cynique. Froid.
Et là, vous êtes dans ce fauteuil,
les doigts tremblants
cramponnés au goulot de votre bouteille,
votre sueur qui vous coule le long
de l'échine
et vous sentez un souffle
vous caresser la nuque,
non, ce n'est ni votre mère,
ni votre compagne,
c'est la Mort qui vous accompagne.

Vous voulez crier
et votre gorge est nouée
vous êtes muet, affolé, vous pleurez

- Qu'ais-je fait de ma vie ?, criez-vous soudain

Mais déjà, c'est trop tard
et le couperet de la faucheuse
s'abat sur votre misérable existence
et s'empare de votre âme.

Nous ne sommes rien,
qu'un fétu de chair, d'os et de sang,
dans une coquille froide.
Et quand le temps sera venu,
on ne s'apercevra même pas
des heures écoulées
à se penser éternel
et jouer de la vie
comme un enfant joue de son hochet.

Suspendu entre deux éternités,
notre destin est déjà bouclé:
ce sera la fosse ou l'incinérateur
comme tant d'autres
qui nous ont précédés,
et rien pour y échapper,
vous avez beau pleurer, crier,
frapper l'air de vos poings,
vous n'êtes rien
qu'un misérable être humain,
lié par la Mort à son terrible destin.

Ainsi va la vie.

Mais heureusement, nous serons réincarnés, sinon, effectivement...

Mais tu vis pour quelqu'un, forcément : Quelqu'un compte sur toi et serait infiniment perdu sans toi...Un parent sans doute ?..Un(e) ami(e) ?...Un enfant, un petit voisin à qui tu es le seul à sourire en lui envoyant un clin d'oeil..., un aïeul qui prie en silence poour que tu ne l'oublies pas et que tu lui rendes une petite visite ?...Un animal, peut-être qui guette ton passage et ton regard ?...

Et puis tu vis aussi pour nous, ici et pour moi en particulier, l'invisible citoyenne qui lis tes jolis poèmes et qui s'en fait écho....Merci, Gim. Ainsi soit-il Clin

PS: heu, l'héroïne, laisse tomber, veux-tu ?...

Gusty a écrit:: PS: heu, l'héroïne, laisse tomber, veux-tu ?...

> Ne t'en fais pas, j'en ai jamais pris. Ni héroïne, ni cocaïne. Mais j'aime bien me glisser, par l'écriture, dans différents personnages et décrire ce que je ressens.

C'est pourquoi mon imagination est si fertile. J'aime faire "vivre" mes textes.

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