Il est temps de mettre le verbe valoir aux oubliettes. Car les valeurs n'appellent que les jugements de valeur.
Que vaut la vie ? on s'en tape ! (ou on s'en fout)
Quant au sens de la vie, là, oui, c'est pertinent, mais propre à chaque personne. Et l'on pourrait parles de plusieurs sens de la vie.
Ce n'est pas de l'importance, c'est juste du sens. Et ce sont les sens qui font sens. Y a pas de bon sens et de mauvais sens. On a le droit d'aller dans tous les sens du moment qu'on ne se fige pas sur l'essence.
Ce n'est pas le désespoir, c'est la réalité, tout au plus du ressenti, positif ou négatif.
Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? Je pense donc je suis.
Tu changes ce que tu changes. Je change ce que je change. Il n'y a ni justice ni injustice, juste de l'arbitraire donc de la liberté, du champs d'action. Alors explore-le autant que tu peux.
La vie est suite de figure de styles. Explore les formes de métaphores, explore les formes de magies. Explore les mises en abîme, explore les ellipses. La rhétorique n'est pas que verbale. Et un signifiant n'est pas toujours la même figure de style.
C'est l'automne : les fleurs se fanent. (pas de figure de style ; sens propre)
C'est la rupture : les fleurs se fanent. (métaphore)
C'est le printemps : les fleurs se fanent. (antiphrase)
Il peut en être de même pour un clin d'oeil. Une complicité, un moustique dans l'oeil, une observation dans une longue vue, un tic, etc.
Le plus important n'est pas de répondre à toutes ses questions, même si elles nous assaillent, mais de vivre ces figures de style. Même s'il peut sembler important de comprendre le langage (et ses sciences), l'analyser reste clairement un luxe.
Quand un gars cherche à t'intimider, tu ripostes. Fais-en de même, et ne craque pas. Ne laisse pas ces questions te réserver le même sort qu'à Marjorie Raymond.
Je suis sûr que tu as vécu plus de figures de style positives que de figures de style négatives. Le soleil n'est pas fugace. Il est présent malgré la brume.
Tu as au moins deux pistes : vivre les figures de style, notamment avec le théâtre. Ou, au contraire, t'en détacher (ce n'est pas synonyme de fuir) avec la relaxation, le vide en toi. Je crois que tu as exploré encore une autre piste avec l'art martial.
Pourquoi le pont ? parce qu'il recherche la vie, la vie qui coule. Qui s'écoule, me diras-tu. Mais préfères-tu te laisser porter par le courant ? ou nager à contre-courant ? ou rester sur le pont ? ou passer de l'autre côté du pont, d'un état à l'autre ? méditer sur le pont peut t'aider, pour autant que tu le quittes un jour.
Par ces temps de forts vents, de fortes pluies voire de fortes neiges, je te trouve un peu audacieux pour sortir sur le pont. Pourquoi n'attends-tu pas que le jour se lève ? par peur de te voir et plonger comme Narcisse ? Ou parce que tu t'es dit : C'est le moment où jamais !
Un pont sur une autoroute ?