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Forum crée le 6 novembre 2004 par Isis (Héra), Yasmine (Céline) et Gimdolf_Fleurdelune (Yann M.)Bienvenue à tous et bonne visite. Ou plutôt bon voyage. |
| | Poésies romantiques | |
| | Auteur | Message |
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Yasmine Immortelle-Fondatrice
Date d'inscription : 22/12/2004 Nombre de messages : 9930 Age : 46 Localisation : France/Portugal
| Sujet: Le Romantisme Sam 26 Nov - 16:21 | |
| Le romantisme est né en Angleterre et en Allemagne autour de 1795, mais déjà une sensibilité nouvelle s'exprimait avec des œuvres comme les Nuits (1742) de Young, les Confessions (1781-88) et les Rêveries d'un promeneur solitaire (1782) de Jean-Jacques Rousseau ou le Werther (1774) de Goethe. Au tout début du 19e siècle, en France, Chateaubriand (1768-1848) et Mme de Staël (1766-1817) annoncent aussi le romantisme, l'un par son goût pour l'introspection et l'autre par sa curiosité envers la jeune littérature allemande, mais ce n'est que vers 1820 que le courant romantique s'impose en France. À partir de 1827, année où Hugo fonde le Cénacle autour duquel se réunissent Lamartine, Musset, Vigny, Nerval et des peintres comme Delacroix, le romantisme est l'influence dominante de la vie artistique et intellectuelle française. Le romantisme a complètement renouvelé le paysage littéraire français. Il a imposé des thèmes naguère négligés tels la nature ou le fantastique. Il a mis au goût du jour le Moyen Âge et a provoqué des modes italianisantes et hispanisantes. Les romantiques, cherchant à la fois l'originalité et une expressivité aussi directe que possible, ont aussi aimé explorer de nouvelles formes artistiques: ils ont créé un théâtre plus libre, ils ont fait du roman un genre majeur et ils ont libéré la poésie jusqu'à inventer le poème en prose. De fait, le romantisme est sans nul doute le mouvement artistique le plus important du 19e siècle. Il est vrai qu'à partir de 1848, avec l'effondrement de la monarchie en France, le courant s'essouffle, ne se survivant plus qu'à travers quelques génies comme Hugo; mais avec Baudelaire, puis chez les symbolistes, l'influence romantique s'est prolongée jusqu'à la toute fin du siècle. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Poésies romantiques Sam 26 Nov - 17:19 | |
| Le Romantisme c'est quand la Nature prend la place de Dieu :
Pars courageusement, laisse toutes les villes; Ne ternis plus tes pieds aux poudres du chemin; Du haut de nos pensers vois les cités serviles Comme les rocs fatals de l'esclavage humain. Les grands bois et les champs sont de vastes asiles, Libres comme la mer autour des sombres îles. Marche à travers les champs une fleur à la main.
La Nature t'attend dans un silence austère; L'herbe élève à tes pieds son nuage des soirs, Et le soupir d'adieu du soleil à la terre Balance les beaux lis comme des encensoirs. La forêt a voilé ses colonnes profondes, La montagne se cache, et sur les pâles ondes Le saule a suspendu ses chastes reposoirs.
La maison du berger ( Vigny ) |
| | | Héra Immortelle-Fondatrice
Date d'inscription : 06/11/2004 Nombre de messages : 26045 Age : 57 Feuille de personnage Personnage historique préféré: Galilée Déteste: La pensée unique, la gauche intello-médiatique, François, Paul et les autres Aime: Les personnalités qui ont de l'esprit
| Sujet: Re: Poésies romantiques Dim 27 Nov - 17:05 | |
| Très beau sujet de Yasmine et très belle réponse de Golax Du pur bonheur bravo à vous deux le temps s'arrête en vous lisant | |
| | | Gimdolf_Fleurdelune Immortel-Fondateur
Date d'inscription : 06/11/2004 Nombre de messages : 81100 Age : 50 Localisation : Pays de Montbéliard
Feuille de personnage Personnage historique préféré: Châteaubriand Déteste: la méchanceté, l'hypocrisie, la médiocrité, le populisme et les cons Aime: l'histoire, la littérature, les voyages, la musique, le cinéma et la bière
| Sujet: Re: Poésies romantiques Dim 27 Nov - 17:11 | |
| Les sanglots longs Des violons De l'automne Blessent mon coeur D'une langueur Monotone.
Tout suffocant Et blême, quand Sonne l'heure, Je me souviens Des jours anciens Et je pleure
Et je m'en vais Au vent mauvais Qui m'emporte Deçà, delà, Pareil à la Feuille morte.
Paul VERLAINE | |
| | | Héra Immortelle-Fondatrice
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| Sujet: Re: Poésies romantiques Lun 28 Nov - 10:09 | |
| Les roses de Saadi « J’ai voulu ce matin te rapporter des roses ; Mais j’en avais tant pris dans mes ceintures closes Que les nœuds trop serrés n’ont pu les contenir.
Les nœuds ont éclaté. Les roses envolées Dans le vent, à la mer s’en sont toutes allées. Elles ont suivi l’eau pour ne plus revenir.
La vague en a paru rouge et comme enflammée. Ce soir, ma robe encore en est toute embaumée… Respires-en sur moi l’odorant souvenir. » Marceline Desbordes-Valmore | |
| | | Gimdolf_Fleurdelune Immortel-Fondateur
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| Sujet: Re: Poésies romantiques Lun 28 Nov - 10:30 | |
| Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille, Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs, Au mois de mai, dans le jardin qui s'ensoleille, Nous irons réchauffer nos vieux membres tremblants.
Comme le renouveau mettra nos coeurs en fête, Nous nous croirons encore de jeunes amoureux, Et je te sourirai tout en branlant la tête, Et nous ferons un couple adorable de vieux.
Nous nous regarderons, assis sous notre treille, Avec de petits yeux attendris et brillants, Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille, Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs.
Sur le banc familier, tout verdâtre de mousse, Sur le banc d'autrefois nous reviendrons causer; Nous aurons une joie attendrie et très douce, La phrase finissant souvent par un baiser.
Combien de fois jadis j'ai pu dire : "Je t'aime!" Alors, avec grand soin, nous le recompterons. Nous nous ressouviendrons de mille choses, même De petits riens exquis dont nous radoterons.
Un rayon descendra, d'une caresse douce, Parmi nos cheveux blancs, tout rose, se poser, Quand, sur notre vieux banc tout verdâtre de mousse, Sur le banc d'autefois nous reviendrons causer.
Et, comme chaque jour je t'aime davantage, Aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain Qu'importeront alors les rides du visage, Si les mêmes rosiers parfument le chemin?
Songe à tous les printemps qui dans nos coeurs s'entassent. Mes souvenirs à moi seront aussi les tiens. Ces communs souvenirs toujours plus nous enlacent Et sans cesse entre nous tissent d'autres liens;
C'est vrai, nous serons vieux, très vieux, faiblis par l'âge, Mais plus fort chaque jour je serrerai ta main, Car, vois-tu, chaque jour je t'aime davantage Aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain!
En ce cher amour qui passe comme un rêve Je veux tout conserver dans le fond de mon coeur, Retenir, s'il se peut, l'impression trop brève, Pour le ressavourer plus tard avec lenteur. J'enfouis tout ce qui vient de lui comme un avare Thésaurisant avec ardeur pour mes vieux jours.
Je serais riche alors d'une richesse rare, J'aurais gardé tout l'or de mes jeunes amours, Ainsi de ce passé de bonheur qui s'achève Ma mémoire parfois me rendra la douceur; Car de ce cher amour qui passe comme un rêve J'aurais tout conservé dans le fond de mon coeur.
Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille, Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs, Au mois de mai, dans le jardin qui s'ensoleille, Nous irons réchauffer nos vieux membres tremblants.
Comme le renouveau mettra nos coeurs en fête, Nous nous croirons encore aux jours heureux d'antan, Et je te sourirai tout en branlant la tête, Et tu me parleras d'amour en chevrotant.
Nous nous regarderons, assis sous notre treille, Avec des yeux remplis des pleurs de nos vingt ans... Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille, Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs!
Rosemonde GERARD, le Dernier Rendez-Vous | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Poésies romantiques Lun 28 Nov - 17:47 | |
| Qui postera sur ce fil un extrait du Lac ( Lamartine ) ? :D |
| | | Yasmine Immortelle-Fondatrice
Date d'inscription : 22/12/2004 Nombre de messages : 9930 Age : 46 Localisation : France/Portugal
| Sujet: Re: Poésies romantiques Lun 28 Nov - 17:57 | |
| Le lac Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages, Dans la nuit éternelle emportés sans retour, Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges Jeter l'ancre un seul jour ?
Ô lac ! l'année à peine a fini sa carrière, Et près des flots chéris qu'elle devait revoir, Regarde ! je viens seul m'asseoir sur cette pierre Où tu la vis s'asseoir !
Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes, Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés, Ainsi le vent jetait l'écume de tes ondes Sur ses pieds adorés.
Un soir, t'en souvient-il ? nous voguions en silence ; On n'entendait au loin, sur l'onde et sous les cieux, Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence Tes flots harmonieux.
Tout à coup des accents inconnus à la terre Du rivage charmé frappèrent les échos ; Le flot fut attentif, et la voix qui m'est chère Laissa tomber ces mots :
" Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices ! Suspendez votre cours : Laissez-nous savourer les rapides délices Des plus beaux de nos jours !
" Assez de malheureux ici-bas vous implorent, Coulez, coulez pour eux ; Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent ; Oubliez les heureux.
" Mais je demande en vain quelques moments encore, Le temps m'échappe et fuit ; Je dis à cette nuit : Sois plus lente ; et l'aurore Va dissiper la nuit.
" Aimons donc, aimons donc ! de l'heure fugitive, Hâtons-nous, jouissons ! L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive ; Il coule, et nous passons ! "
Temps jaloux, se peut-il que ces moments d'ivresse, Où l'amour à longs flots nous verse le bonheur, S'envolent loin de nous de la même vitesse Que les jours de malheur ?
Eh quoi ! n'en pourrons-nous fixer au moins la trace ? Quoi ! passés pour jamais ! quoi ! tout entiers perdus ! Ce temps qui les donna, ce temps qui les efface, Ne nous les rendra plus !
Éternité, néant, passé, sombres abîmes, Que faites-vous des jours que vous engloutissez ? Parlez : nous rendrez-vous ces extases sublimes Que vous nous ravissez ?
Ô lac ! rochers muets ! grottes ! forêt obscure ! Vous, que le temps épargne ou qu'il peut rajeunir, Gardez de cette nuit, gardez, belle nature, Au moins le souvenir !
Qu'il soit dans ton repos, qu'il soit dans tes orages, Beau lac, et dans l'aspect de tes riants coteaux, Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages Qui pendent sur tes eaux.
Qu'il soit dans le zéphyr qui frémit et qui passe, Dans les bruits de tes bords par tes bords répétés, Dans l'astre au front d'argent qui blanchit ta surface De ses molles clartés.
Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire, Que les parfums légers de ton air embaumé, Que tout ce qu'on entend, l'on voit ou l'on respire, Tout dise : Ils ont aimé !
Voilà Golax sympa11.gif | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Poésies romantiques Lun 28 Nov - 18:05 | |
| C'est la quatrième strophe que je trouve la plus ... harmonieuse. :D |
| | | Héra Immortelle-Fondatrice
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| Sujet: Re: Poésies romantiques Lun 28 Nov - 18:43 | |
| La Mort des amants Nous aurons des lits pleins d'odeurs légères, Des divans profonds comme des tombeaux, Et d'étranges fleurs sur des étagères, Écloses pour nous sous des cieux plus beaux.
Usant à l'envi leurs chaleurs dernières, Nos deux cœurs seront deux vastes flambeaux, Qui réfléchiront leurs doubles lumières Dans nos deux esprits, ces miroirs jumeaux.
Un soir fait de rose et de bleu mystique, Nous échangerons un éclair unique, Comme un long sanglot, tout chargé d'adieux;
Et plus tard un Ange, entr'ouvrant les portes, Viendra ranimer, fidèle et joyeux, Les miroirs ternis et les flammes mortes. Baudelaire, Les fleurs du mal CXXI | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Poésies romantiques Mar 29 Nov - 18:00 | |
| - Gimdolf_Fleurdelune a écrit:
- Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille,
Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs,
Rosemonde GERARD, le Dernier Rendez-Vous Mais on dirait un peu du Brel ! Sur le temps qui passe : C'est long d'être un homme une chose C'est long de renoncer à tout Et sens-tu les métamorphoses Qui se font au-dedans de nous Lentement plier nos genouxAragon, j'arrive où je suis étranger http://www.feelingsurfer.net/garp/poesie/Aragon.Etranger.html |
| | | Héra Immortelle-Fondatrice
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| Sujet: Poésies romantiques Jeu 18 Mar - 19:40 | |
| Qu'en avez-vous fait ? Vous aviez mon coeur, Moi, j'avais le vôtre : Un coeur pour un coeur ; Bonheur pour bonheur ! Le vôtre est rendu, Je n'en ai plus d'autre, Le vôtre est rendu, Le mien est perdu ! La feuille et la fleur Et le fruit lui-même, La feuille et la fleur, L'encens, la couleur : Qu'en avez-vous fait, Mon maître suprême ? Qu'en avez-vous fait, De ce doux bienfait ? Comme un pauvre enfant Quitté par sa mère, Comme un pauvre enfant Que rien ne défend, Vous me laissez là, Dans ma vie amère ; Vous me laissez là, Et Dieu voit cela ! Savez-vous qu'un jour L'homme est seul au monde ? Savez-vous qu'un jour Il revoit l'amour ? Vous appellerez, Sans qu'on vous réponde ; Vous appellerez, Et vous songerez !... Vous viendrez rêvant Sonner à ma porte; Ami comme avant, Vous viendrez rêvant. Et l'on vous dira : " Personne !... elle est morte. " On vous le dira ; Mais qui vous plaindra ? Marceline DESBORDES-VALMORE (1786-1859) | |
| | | Gimdolf_Fleurdelune Immortel-Fondateur
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| Sujet: Re: Poésies romantiques Jeu 18 Mar - 21:29 | |
| Je vous envoie un bouquet, que ma mainVient de trier de ces fleurs épanouies;Qui ne les eût à ce vêpres cueillies,Chutes à terre elles fussent demain.Cela vous soit un exemple certainQue vos beautés, bien qu'elles soient fleuries,En peu de temps cherront toutes flétries,Et, comme fleurs, périront tout soudain.Le temps s'en va, le temps s'en va, ma Dame,Las le temps ! non, mais nous nous en allons,Et tôt serons étendus sous la lame.Et des amours desquelles nous parlons,Quand nous serons morts, n'en sera plus nouvelle:Pour ce aimez-moi, cependant qu'êtes belle. Pierre de Ronsard | |
| | | Gimdolf_Fleurdelune Immortel-Fondateur
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| Sujet: Re: Poésies romantiques Lun 25 Oct - 23:45 | |
| Première soirée
Elle était fort déshabillée Et de grands arbres indiscrets Aux vitres jetaient leur feuillée Malinement, tout près, tout près.
Assise sur ma grande chaise, Mi-nue, elle joignait les mains. Sur le plancher frissonnaient d'aise Ses petits pieds si fins, si fins.
Je regardai, couleur de cire, Un petit rayon buissonnier Papillonner dans son sourire Et sur son sein, mouche au rosier.
Je baisais ses fines chevilles. Elle eut un doux rire brutal Qui s'égrenait en claires trilles, Un joli rire de cristal.
Les petits pieds sous la chemise Se sauvèrent : "Veux-tu finir !" La première audace permise, Le rire feignait de punir !
Pauvrets palpitants sous ma lèvre, Je baisai doucement ses yeux: Elle jeta sa tête mièvre En arrière : "Oh! c'est encor mieux!...
Monsieur, j'ai deux mots à te dire..." Je lui jetai le reste au sein Dans un baser, qui la fit rire D'un bon rire qui voulait bien...
Elle était fort déshabillée Et de grands arbres indiscrets Aux vitres jetaient leur feuillée Malinement, tout près, tout près.
Arthur Rimbaud
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| Sujet: Re: Poésies romantiques | |
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