Gimdolf_Fleurdelune Immortel-Fondateur
Date d'inscription : 06/11/2004 Nombre de messages : 81100 Age : 50 Localisation : Pays de Montbéliard
Feuille de personnage Personnage historique préféré: Châteaubriand Déteste: la méchanceté, l'hypocrisie, la médiocrité, le populisme et les cons Aime: l'histoire, la littérature, les voyages, la musique, le cinéma et la bière
| Sujet: Alfred de Vigny et les femmes Jeu 5 Nov - 21:38 | |
| Il y a dans l'œuvre de Vigny, ce double mythe sans cesse présent de la femme ange-démon quand il évoque le beau sexe. En 1824, il fait paraître "Eloa" qu'il décrit alors comme la "sœur des anges" née des larmes du Christ. Celle-ci part au secours de Lucifer mais victime de sa propre pitié, elle se retrouve avec lui en enfer. Dans la Maison du Berger, en 1844, probablement le plus beau texte de Vigny, il met la femme (Eva) au centre de la Création. Ce qui distingue la femme de l'homme, c'est sa capacité à s'émouvoir devant les tragédies de l'existence: sa pitié est alors le baume qu'elle applique sur les souffrances masculines. Mais entre l'homme et la femme, il y aura toujours une lutte éternelle et tous les accords, rapprochements entre les deux sexes ne réussiront jamais à pallier le désaccord essentiel qui divise homme et femme depuis la nuit des temps. Ceci dit, il faut bien comprendre que Vigny n'a jamais vraiment eu de chance avec les femmes. En 1839, il fait paraître un poème très amer, La Colère de Samson, marqué par la rupture de sa liaison avec l'actrice Marie Dorval et qui fut douloureuse. Dans ce texte, puisé dans la tradition biblique, il nous met en garde contre le charme de la femme qui, selon lui, ne cache que trahison et infidélité. " Une lutte éternelle en tout temps, en tout lieu Se livre sur la terre, en présence de Dieu, Entre la bonté d'Homme et la ruse de Femme. Car la Femme est un être impur de corps et d'âme.
L'Homme a toujours besoin de caresse et d'amour, Sa mère l'en abreuve alors qu'il vient au jour, Et ce bras le premier l'engourdit, le balance Et lui donne un désir d'amour et d'indolence. Troublé dans l'action, troublé dans le dessein, Il rêvera partout à la chaleur du sein, Aux chansons de la nuit, aux baisers de l'aurore, A la lèvre de feu que sa lèvre dévore, Aux cheveux dénoués qui roulent sur son front, Et les regrets du lit, en marchant, le suivront. Il ira dans la ville, et là les vierges folles Le prendront dans leurs lacs aux premières paroles. Plus fort il sera né, mieux il sera vaincu, Car plus le fleuve est grand et plus il est ému. Quand le combat que Dieu fit pour la créature Et contre son semblable et contre la Nature Force l'Homme à chercher un sein où reposer, Quand ses yeux sont en pleurs, il lui faut un baiser. Mais il n'a pas encor fini toute sa tâche. - Vient un autre combat plus secret, traître et lâche ; Sous son bras, sous son coeur se livre celui-là, Et, plus ou moins, la Femme est toujours DALILA. | |
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