Viendras-tu?
Assise sur un nuage rose et diaphane, balançant mes jambes dans le vide, je t’attends.
Je t’offre un voyage jusqu’à mes montagnes enneigées, je te regarde monter, juchée tout là-haut, je t’attends.
Curieusement, le froid ne m’engourdit pas, moi, si frileuse, alors, sans perdre patience, je t’attends.
Lorsque tu viendras, n’oublie pas d’apporter une rose, j’en ai oublié jusqu’au parfum, alors, je t’attends.
Ici, seules les étoiles d'argent percent la neige, tout est immaculé, alors, je t’attends.
Barbouilles d’un peu de rose tout ce blanc, le ciel lui-même est blafard, je t’attends.
Pour m’envoyer un baiser il te faudra monter bien haut, ton cœur battra alors plus fort, je t’attends.
Si tu ne viens pas, si tu ne penses plus à moi, mon nuage deviendra noir et se chargera de pluie.
Une pluie si fine qu’elle deviendra neige, alors, je tomberai doucement comme ces flocons silencieux.
Je deviendrai ainsi un des cristaux qui tissent l’opaline cape enveloppant l’orgueilleux mont . . . Mont, qui seul, ose défier tous les dieux.
Le froid me saisira, les envies me quitteront, l’espoir s’évanouira et je m’endormirai.
J’ai oublié le goût des fruits, la chaleur des rires des enfants, la beauté des étoiles valsant dans la nuit,
La douceur de tes cheveux soyeux, les senteurs épicées des matins provençaux.
Ici, les jours ressemblent aux années, mon cœur est léger, mon âme limpide, alors, je t’attends.
Le son des harpes célestes, les chants des anges commencent à m’ennuyer un peu, alors, je t’attends.
Dis, toi qui m’as aimée, viendras-tu ?
Laureline