Derrière des carreaux sales ...

Derrière des carreaux sales,
Elle regarde le monde
Qui s'enfuit avec nonchalence,
Elle n'a plus rien à prouver,
Ni rien à apprendre,
Ni même la volonté d'enseigner,
A son âge, comme on dit,
L'on préfère de loin
Regarder défiler la vie des autres
Comme l'on regarde un spectacle
Sur le grand théâtre de l'existence.

Elle vit seule, entre sa cuisine
Et sa chambre,
Elle vit recluse et solitaire
Depuis que son époux
L'a quitté un soir de Novembre
Pour s'en rejoindre d'éternels Printemps
Et sur la cheminée son portrait figé
Pour l'éternité, lui sourit à chaque moment.

La vie lui a donné de grandes joies,
Mais aussi d'immenses souffrances,
Elle a été Mère, puis Grand-Mère
Et même si aujourd'hui
Plus aucun enfant, petit-enfant,
Ne vient souvent la voir,
Elle est heureuse
Elle remercie le Ciel chaque jour
De lui avoir tellement apportée.

Et chaque jour,
Elle regarde le monde
Derrière ses carreaux sales,
Elle regarde la vie
Dans ses yeux délavés,
Et parfois sur ses joues dessechées
Une petite larme coule
Entre deux rides creuses,
Qu'elle s'efforce vite d'essuyer
A son âge, pensez-donc, on ne pleure plus !

Elle regarde la vie, elle regarde les gens,
Derrière des carreaux sales,
Jour et nuit,
Elle attend, elle espère,
Elle soupire, parfois elle chante
Comme aux temps de sa jeunesse
Quand elle était cette jeune fille
Blonde et fraiche comme le printemps,
Elle se rappelle des jours de bal
Quand elle dansait, telle une princesse,
Et qu'elle faisait rêver tous les garçons.

Ces temps-là sont bien finis,
Elle regarde désormais le temps
Elle regarde la vie,
Elle regarde le monde,
Derrière des carreaux sales

Magnifique heureux10.gif

-- Version rénovée 2019 :

Derrière ses carreaux sales,
Elle regarde le monde
Dont les heures fuient dans le temps avec nonchalance ;
A son âge, elle n'a plus rien à prouver,
Ni rien à apprendre,
Ni même la volonté d'enseigner,
A son âge, comme on dit,
L'on préfère de loin
Regarder défiler la vie des autres
Comme l'on regarde un spectacle
Sur le grand théâtre de l'existence.

Elle vit seule, entre sa cuisine
Et sa chambre,
Elle vit recluse et solitaire
Depuis que son époux
L'a quitté un soir de Novembre
Pour s'en rejoindre d'éternels Printemps ;
Et sur la cheminée son portrait figé
Pour l'éternité, continue de lui sourire tendrement.

La vie lui a donné de grandes joies,
Mais aussi d'immenses souffrances,
Elle fut Mère, puis Grand-Mère
Et même si aujourd'hui
Plus aucun de ses enfants ou petits-enfants
Ne passent plus souvent la voir,
Elle est heureuse malgré tout
Et remercie le Ciel chaque jour
De lui avoir tant donné.

Et chaque jour qui passe,
Elle regarde le monde
Derrière ses carreaux sales ;
Elle regarde la vie
Dans ses grands yeux délavés,
Et parfois sur les sillons de ses joues desséchées
S’écoule une petite larme cristalline
Entre deux rides creuses
Qu'elle s'efforce vite d'essuyer ;
A son âge, pensez-donc, on ne pleure plus !

Et elle regarde la vie comme elle regarde les gens,
Derrière ses carreaux sales,
Jour et nuit,
Elle attend, elle espère,
Elle soupire et parfois elle chante
Comme aux temps de sa jeunesse
Et se souvient de ces temps heureux
Où blonde et fraîche comme le printemps,
Elle s’apprêtait à partir au bal
Pour danser, telle une princesse,
En faisant tourner la tête de tous les garçons du village.

Mais ces temps-là, pour elle,sont bien finis,
Et désormais seule dans son existence,
Elle fixe les secondes au cadran du temps
En regardant la vie,
En contemplant le monde,
Derrière ses carreaux sales.

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